La troisième édition du Festival NightScapades a été reportée à juillet 2021 à la suite de la pandémie.

Mais nous ne pouvions pas rester encore un an sans partager avec vous notre amour du ciel étoilé et des Arts.

Retrouvez ici 12 petites vidéos, pensées et conçues par les trois membres de l'équipe de Chasseurs de Nuits -  Jessica C. Garreau, Alexandre Foucault et Franck Séguin

Du 23 au 26 juillet le Festival NightScapades sera sur Facebook, retrouvez à

9h - Alex pour la musique qui met de bonne humeur le matin

13h- la pause nightscape avec Franck

18h- le conte du jour pour faire de beaux rêves avec Jesse

L'instant Musique

Musiques Étoilées - David Bowie

Musiques Étoilées - Air

Musiques Étoilées - M83

Musiques Étoilées - Brian May



L'instant Photo

PNA - Mark Martin

PNA - Sergio Montufar

PNA - Stephen Banks

PNA - Alice Fock-Hang



L'instant Conte

Conte Apache - Comment le Ciel est Devenu Grand

Conte Africain - Le Soleil, la Lune et le Vent

Conte Zoulou - La Croix du Sud

Conte Mexicain - Lila ou l'Etoile Filante


Comment le ciel est devenu grand - conte apache

 

C’était il y a longtemps… lorsque les hommes avaient un gros problème ;  le ciel était trop bas.

Il était si bas qu'il n'y avait pas de place pour les nuages. 

Il était si bas que les arbres ne pouvaient pas pousser. 

Il était si bas que les oiseaux ne pouvaient pas voler. 

S’ils essayaient, ils se heurtaient aux arbres et aux nuages.

Mais ce qui était plus pénible encore, c’était que les hommes adultes ne pouvaient pas se tenir debout, bien droits comme leur corps le leur demandait. Ils devaient marcher tout penchés, en regardant leurs pieds et ne voyaient pas où ils allaient.

Les enfants ne connaissaient pas ce problème. Ils étaient petits, ils pouvaient se lever aussi droits qu’ils le souhaitaient. 

Ils ne marchaient pas en regardant leurs pieds et pouvaient voir où ils allaient.

Ils savaient par contre qu’un jour, ils deviendraient des adultes et qu'ils devraient marcher tout penchés en regardant leurs pieds, à moins que quelque chose ne se passe. 

Un soir, tous les enfants se sont réunis et ils ont décidé de relever le ciel. 

Les quelques adultes qui les écoutaient riaient sous cape mais soudain, ils ont vu les enfants lever de longs poteaux vers le ciel. 

Un, deux, trois, quatre…un cri énorme retentit - Mais rien ne se passe. 

Le ciel reste comme il a toujours été. 

Les arbres ne peuvent toujours pas grandir. Les oiseaux ne peuvent toujours pas voler. Il n’y a toujours pas de place pour les nuages et les adultes marchent toujours courbés en regardant leurs pieds sans voir où ils vont.

Le lendemain, les enfants recommencent avec des poteaux plus longs. 

Un, deux, trois, quatre…un cri énorme retentit - Mais rien ne se passe.

Le soir suivant, les enfants qui sont persévérants essayent encore. 

Ils prennent des poteaux encore plus longs. Un, deux, trois, quatre…un cri énorme retentit - Mais rien ne se passe.

Le quatrième soir, ils ont trouvé de très très très longs poteaux, les plus longs qu'ils pouvaient trouver et ils se sont mis à compter :  un, deux, trois, quatre… un cri énorme retentit... et le ciel s’est soulevé.

Depuis ce jour, le ciel est à sa place. 

Les arbres peuvent pousser, les oiseaux peuvent voler sans se heurter aux troncs et aux branches. Les nuages ont de la place pour aller et venir et les hommes peuvent se tenir droit en regardant le ciel.

Mais le plus extraordinaire c’est que lorsque le soleil s’est couché la nuit suivante et qu’il a commencé à faire sombre, le ciel troué par les poteaux des enfants s’est mis à scintiller. 

Dans chaque trou, il y avait une étoile.

La prochaine fois que vous regarderez le ciel, vous saurez que c’est grâce aux enfants que vous pouvez admirer un tel spectacle. 

Le soleil, la lune et le vent - Conte africain

 

Une fois, le Soleil, la Lune et le Vent sont allés dîner chez leur oncle Tonnerre et leur tante la Foudre. Leur mère, l’Étoile la plus lointaine, est restée à la maison.

Le dîner était somptueux, avec les mets les plus délicats et les vins les plus rares. Le Soleil et le Vent dévoraient, s’empiffraient, sans penser un instant à leur mère. La douce Lune, elle, dès que l’on servait un plat, en cachait une parcelle sous son ongle. La Lune a des ongles très longs, très beaux. Ils touchent la terre et vous les appelez "les rayons de lune".

Quand le Soleil, la Lune et le Vent sont rentrés chez eux, l’Étoile lointaine, leur mère, leur demanda :

Comment était le festin ? Racontez-moi ce que vous avez bu et mangé... Et que m’avez-vous apporté en cadeau-souvenir ?

J’ai mangé beaucoup de très bonnes choses, répondit le Soleil. Mais, naturellement, je ne me souviens plus de ces plats. J’étais là pour les apprécier, par pour en parler ensuite !

Moi, je me suis régalé ! dit le Vent. Il y avait quantité de bonnes choses. Quant à les décrire, j’en suis bien incapable. J’étais venu pour m’amuser, pas pour faire une liste de ce qu’on servait ! »

Alors la Lune dit :

Mère, apporte un plat !

Elle a secoué, au-dessus du plat, ses ongles si beaux, si longs. 

Et il y eut sur le plat tout un repas, le plus délicieux que l’on pouvait imaginer.

Alors l’Étoile lointaine s’est tournée vers son fils le Soleil et lui dit :

Tu n’as pensé qu’à ton plaisir. Tu es avide et égoïste. Tu en seras puni. Tes rayons brûlants feront fuir les hommes, l’herbe verte jaunira en te voyant et à l’heure où tu viens au milieu du ciel, tout ce qui vit, hommes et bêtes iront se cacher de toi.

C’est pourquoi les rayons du soleil de l’Inde sont si implacablement brûlants.

L’Étoile lointaine s’est tournée vers son fils le Vent :

Toi aussi, tu n’as pensé qu’à t’amuser. Tu n’as pas songé un instant à ta mère. Pour te punir, tu auras un souffle ardent qui dessèche et rend la respiration difficile. Et les hommes te fuiront en te maudissant. 

C’est pourquoi le vent chaud de l’Inde est si pénible, si étouffant.

Alors l’Étoile lointaine s’est tournée vers sa fille la Lune, et elle a dit :

Toi qui pensais à faire partager ton plaisir, toi ma douce et tendre fille, tu auras une lumière paisible et rafraîchissante et les hommes béniront ta douce clarté !

Et voilà pourquoi sont si fraîches, douces et belles les nuits de lune !

Lila ou l'étoile filante - conte mexicain

 

Il était une fois Lila, petite étoile filante, rieuse et coquine, joyeuse et lumineuse ; son papa, Milano, astre costaud ; et sa maman, Thésa, poussière d’étoiles. Ils étaient vraiment très fiers de leur petite star.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Lila ; elle a 45000 millions d’années et elle est enfin majeure ! Papa et maman ont donc décidé de lui offrir un joli cadeau, un cadeau spécial…

La famille de Lila, depuis la nuit des temps, a pour mission de faire plaisir aux « gens d’en bas », les terriens, ces curieux humains capables du meilleur comme du pire ! Ces hommes et ces femmes sont parfois tellement surprenants, amusants souvent, mais surtout très attachants ! 

Lila et sa famille aiment beaucoup les regarder vivre et se plaisent à remplir fidèlement leur mission en leur offrant moult présents ! De jolis rêves, de belles pensées, un cœur léger, des sourires et des rires… tout plein de petits bonheurs quotidiens illuminant les visages des terriens.

C’est désormais au tour de Lila de perpétuer la tradition en se consacrant aux enfants ! 

Ta mission, explique maman, est de récompenser les gentils enfants en leur permettant d’exaucer leur vœu le plus cher !

Jolie mission ! pensa Lila 

Tous les jours, tu observeras les enfants du monde entier, et tu choisiras l’enfant le plus gentil de la journée. Attention, il faudra rester juste et impartiale. lui conseilla maman.

Tu exauceras le vœu du petit garçon ou de la petite fille que tu auras choisi et, à son réveil, le rêve de l’enfant sera réalisé. ajouta papa.

Lila est aux anges ! Ses parents lui ont confié une mission de taille ! Jusqu’à présent, c’était Tatie Maya qui s’occupait de tout cela ! Et aujourd’hui, c’est elle qui reprend le flambeau ! 

Tu commenceras dès demain ! dit papa. Mais rassure-toi, Tatie Maya t’aidera dans les premiers jours et te montrera comment faire. 

Lila est bien consciente de la difficulté de sa tâche, car des enfants gentils, il doit y en avoir beaucoup, tous les jours, et dans tous les pays ! Elle sait déjà qu’elle doit être très attentive et observer minutieusement tous les enfants du monde.

Le lendemain, Tatie Maya et Lila se mettent donc au travail ! Heure après heure, elles observent les enfants, de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les religions, sans distinction aucune. Lila a toujours pensé qu’un enfant reste toujours un enfant, d’où qu’il vienne.

Le choix de Lila se porte sur Timothée, petit garçon irlandais aux cheveux tout roux ; sa frimousse est parsemée de tâches de son et ses grands yeux verts brillent de malice. Timothée a 8 ans et aujourd’hui, il a soigné sa maman malade ; il lui a préparé un peu de soupe pour l’aider à reprendre des forces, lui a joué un petit air de violon pour la consoler car il sait que sa maman adore la musique, et lui a remonté ses couvertures pour qu’elle n’ait pas froid. Un vrai petit homme. Lila est touchée par ce petit garçon qui a veillé avec beaucoup de soin sur sa maman. Ce soir, lorsque Timothée s’endormira, Lila déposera au pied de son lit la bicyclette rouge dont rêve le petit…

Lila sent son cœur se serrer ; elle est émue...

Comment de si petits êtres peuvent être aussi forts, aussi courageux ? Décidément, ces humains sont fort étonnants ! Elle adore sa mission, ce rôle si agréable qu’on lui a confié et elle a déjà bien hâte d’être à demain pour combler le cœur d’un nouvel enfant.

Fatiguée de cette première journée pleine d’émotions, Lila se met au lit ; elle s’allonge sur son petit nuage de coton tout moelleux, se cale contre son doudou, Atmosphère, tapote son oreiller et s’endort paisiblement, heureuse d’avoir rempli de bonheur le cœur d’un petit.

Fais de jolis rêves Lila et à demain… lui susurre le vent.

La croix du sud - Conte zoulou

 

Le jour où naquit le petit Kamalama, un orage terrible ravageait la forêt. Les éclairs zébraient le ciel, la foudre frappait, les arbres tombaient. On dit qu'un destin sinistre guette l'enfant né au cours d'une telle tornade, et qu'il mourra avant qu'une année ne s'écoule, avant la nouvelle saison des pluies. Voilà pourquoi le sorcier Nkotsi passa toute la nuit à faire de la magie : il voulait conjurer le mauvais sort qui planait sur le nouveau-né. On considérait Nkotsi comme un puissant sorcier, réputé pour son art dans toute la contrée.

Malheureusement, comme il fut le premier à répandre ces bruits, le père de Kamalama ne lui faisait pas confiance. Aussi décida-t-il d'invoquer directement le Dieu du Feu en personne qui était l’arrière-grand-oncle de son oncle. Il lui adressa des prières ardentes pour qu'il sauve son fils.

Le Dieu du Feu lui dit :

Je vais protéger ton enfant, mais je n'ai pas le pouvoir de contrarier le destin. Il ne mourra pas d'ici un an, avant la nouvelle saison des pluies et vivra heureux jusqu’à l'âge de quinze ans. C'est alors que Kamalama devra mourir. Après sa mort, il brillera comme une étoile dans le firmament.

Et il en fut ainsi. Kamalama était le plus beau et le plus courageux des adolescents du village. Tous l'aimaient et sa vie s'écoulait, heureuse et insouciante. Gonflé d'orgueil, le sorcier Nkotsi racontait à qui voulait entendre que sa puissante magie avait eu raison des desseins des dieux.

Le Dieu du Feu fut très en colère contre Nkotsi. Plusieurs fois, il fut sur le point de le punir pour ses paroles sacrilèges mais le père de Kamalama parvint toujours à l'amadouer :

Puissant dieu, ne punis pas le sorcier. Il a fait tout ce qu'il a pu pour préserver mon fils du mauvais sort. Il ne peut pas savoir que c’est ta volonté et non ses sortilèges qui ont décidé du destin de Kamalama.

Quinze années passèrent. La réputation de la magie de Nkotsi parvint jusqu’au roi de ce pays. Il convoqua Nkotsi dans la capitale, auprès de lui. Celui-ci fut très heureux de l'honneur que le roi lui faisait. Il s'en alla donc dans la grande ville, accompagné de Kamalama. En se présentant devant le souverain, Nkotsi ne se prosterna pas dans la poussière comme le faisaient tous les autres, mais resta debout. Le roi fut outré par tant d'audace :

Pourquoi ne te prosternes-tu pas, sorcier ?

Je suis un trop puissant sorcier pour tomber dans la poussière devant toi, ô roi ! " répondit Nkotsi.

Le visage du roi s'assombrit :

Et qu'as-tu accompli de si exceptionnel pour te considérer comme un grand magicien ?

Qu'ai-je accompli ? Ceci par exemple !

Nkotsi saisit la main de Kamalama :

Ce garçon est né le jour où une terrible tornade ravageait la forêt. Tu n'ignores pas, roi, qu'il était de ce fait condamné à mourir un an après, avant l'arrivée de la nouvelle saison des pluies. Malgré cela, moi, le plus grand sorcier de ce pays, j'ai réussi à obtenir, grâce à un charme puissant, qu'il reste en vie et qu'il soit beau et en bonne santé.

Le visage du roi restait sombre. Soudain, Kamalama qui n’avait pas encore le droit de prendre la parole devant les femmes, s'adressa à lui :

Ne le crois pas, ô roi ! Ce n'est pas lui qui m'a sauvé la vie, mais le Dieu du Feu en personne, arrière-grand-oncle de mon oncle. C'est au contraire mon père qui a sauvé la vie du sorcier dont la suffisance et l'orgueil l'auraient tué depuis longtemps.

Le roi entra dans une grande colère :

Comment osez-vous parler ainsi devant votre souverain ? Votre audace vous coûtera la vie à tous les deux !

Kamalama lui répondit :

Je sais que je vais mourir. Je dois mourir à quinze ans, et le sorcier Nkotsi mourra avec moi. Toi, orgueilleux roi, tu vas par contre vivre très longtemps, tourmenté par l'angoisse et la terreur !

Sur ce, Kamalama écarta ses bras et tomba en arrière comme terrassé par une lance. Le sorcier s'affaissa au même moment, les jambes coupées. Tout le monde fut saisi de frayeur, le roi lui-même tremblait comme une feuille. Le soir, il fit allumer de grands feux funéraires. Avant que les guerriers ne se missent à danser autour des brasiers, de nouvelles étoiles apparurent dans le firmament. Les plus grandes formaient un jeune homme aux bras écartés, les plus petites un amas semblable à un cadavre recroquevillé.

Montrant les étoiles, le roi s'exclama :

" Kamalama Nkotsi ! "

Il s'enfuit, épouvanté. Depuis ce jour, la Croix du Sud est appelée dans cette contrée constellation Kamalama Nkotsi